C. Gressier, dans "L'Écho de Marseillan", Tau-info - 25 novembre 2014

"Dreyfus, l'Amour pour Résister", c'est le spectacle que la Compagnie "De la traversée" a produit hier soir au théâtre Henri Maurin à 20h30.

En 1894, Alfred Dreyfus, ce jeune juif né à Mulhouse  d'une riche famille de juifs alsaciens,  dont le père industriel a choisi la nationalité française, est injustement accusé de haute trahison.

C'est l'entrée des Prussiens à Mulhouse en 1870, alors qu'il est âgé de 11 ans, qui détermine son choix d'embrasser la carrière militaire. Brillant élément, il devient capitaine à l'âge de 30 ans, et est admis en 1892 stagiaire  à la défense de l'Etat Major de l'Armée.

En  1894, alors que tout semble réussir à ce jeune gradé, marié avec Lucie jeune fille de famille fortunée et estimée, puis père de 2 enfants, sa vie va basculer avec cette accusation d'avoir dérobé à l'ambassade d'Allemagne un document annonçant la livraison de documents relatifs à la défense nationale.

Arrêté le 15 octobre 1894, il comparait le 19 décembre 1894 devant le Conseil de Guerre de Paris.

Dégradé, vilipendé au cours d'une cérémonie publique, on l'embarque pour l'île du Diable où va commencer un long calvaire de 5 années de détention.

C'est cette période que le jeune et talentueux comédien Joël Abadie nous fait vivre pendant 1h 30 en un one man show époustouflant , extrêmement émouvant, et criant de vérité.

Ce n'est pas le comédien , c'est la réincarnation de Dreyfus qui nous fait partager ses moments de désespoir, mais jamais de haine, comprenant même les réactions de ceux qui l'ont maltraité en raison de la lourde accusation dont on l'accable, et sa foi inébranlable en la justice de cette France qu'il aime tant.

Christine Le Gall, "L'Écho républicain" - page Eure et Loir / Chartres du 24 février 2014

"Dreyfus : Boulversant.

La magistrale interprétation de Dreyfus, l'Amour pour résister par Joël Abadie, au théâtre Portail Sud, a suscité une vive émotion. Mêlant séquences cinématographiques et voix off, la mise en scène, sobre et épurée, offre une grande leçon d'humanité. Le comédien a longuement échangé avec le public sur son approche de l'affaire. "Je me suis rendu compte en lisant les correspondances entre entre le capitaine Dreyfus et son épouse, durant ses cinq années de captivité, qu'il était un acteur essentiel. S'il n'avait pas survécu aux conditions atroces de sa détention, s'il n'avait continué à clamer son innocence en faisant référence à des valeurs universelles, aux droits de l'homme, tous ces hommes qui l'ont soutenu n'auraient pas été convaincus du bien fondé de sa défense".